À mesure que l’été progresse, les indicateurs convergent : août 2025 pourrait devenir le mois le plus chaud jamais enregistré à l’échelle planétaire. Un constat qui marque un point de bascule — non seulement pour le climat, mais aussi pour notre réponse collective à la crise.
Températures extrêmes : des seuils historiques franchis
Les données provisoires indiquent que juin 2025 a été le mois le plus chaud jamais mesuré en Europe occidentale, avec une anomalie de +2,81 °C par rapport à la moyenne 1991‑2020. À l’échelle mondiale, il s’agit du troisième mois de juin le plus chaud jamais observé.
Les projections saisonnières suggèrent que les vagues de chaleur vont s’intensifier, devenant plus fréquentes, plus longues et plus difficiles à anticiper. Si cette tendance se poursuit, 2025 deviendrait l’année la plus chaude de l’histoire moderne, selon plusieurs agences climatiques publiques.
Incendies de forêt et qualité de l’air : le Canada durement touché
Depuis la mi-mai, le pays a enregistré plus de 2 600 feux de forêt, affectant plus de 4,3 millions d’hectares, causant des pertes humaines, des déplacements massifs, et des épisodes prolongés de mauvaise qualité de l’air.
Les provinces les plus touchées : Saskatchewan, Manitoba, Ontario, Colombie‑Britannique et Alberta. Plusieurs grandes villes — Montréal, Ottawa, Toronto — ont connu des pointes de pollution préoccupantes. Les émissions liées aux feux ont déjà atteint près de 56 millions de tonnes de CO₂, soit l’équivalent des pires saisons antérieures. Les pertes agricoles s’annoncent significatives, en raison de la sécheresse et de la baisse des rendements.
En Europe : 2 300 décès liés aux canicules en juin
Dès la fin mai, des vagues de chaleur meurtrières ont frappé plusieurs pays européens. En juin seulement, plus de 2 300 décès ont été recensés dans des pays comme l’Espagne, le Portugal, l’Italie et le Royaume-Uni.
Des pics records ont été atteints, jusqu’à 46,6 °C dans le sud du Portugal. Les conséquences sont lourdes : coupures d’électricité, fermetures d’écoles, mise à l’arrêt de certaines centrales électriques, alertes sanitaires d’urgence.
Pertes économiques en forte hausse
Au Canada, les dommages liés à la chaleur, aux incendies et à la sécheresse pourraient atteindre plus de 10 milliards $, selon des estimations préliminaires. Ces pertes concernent les infrastructures, les récoltes, les soins de santé et la continuité des services publics.
À l’international, les catastrophes météorologiques extrêmes entraînent désormais des coûts annuels de plusieurs dizaines de milliards, avec des impacts croissants sur les chaînes d’approvisionnement, l’alimentation et l’assurance.
Août 2025 : un signal d’alarme, mais aussi un point d’appui
Face à ce constat, les leviers d’action sont connus et disponibles, à tous les niveaux. Il est essentiel de poursuivre les investissements dans la réduction des gaz à effet de serre afin d’atténuer les impacts à long terme. Mais, il faut également accélérer les mesures d’adaptation, dès maintenant : meilleure gestion du territoire, renforcement des systèmes d’alerte, soutien aux populations vulnérables, intégration de la santé mentale aux politiques climatiques, etc. Urbanisme sobre et collectivités engagées
La décarbonation de l’immobilier ne se limite pas aux bâtiments. Elle passe aussi par l’urbanisme durable : densification intelligente, mobilité verte, infrastructures résilientes et accessibilité aux services.
Le Québec vise, d’ici 2042, des villes sobres en énergie, inclusives et adaptées aux aléas climatiques. Pour y arriver, il faudra aligner les politiques publiques, les normes de construction, les subventions vertes et les initiatives privées vers un même objectif : bâtir un cadre de vie bas carbone.
Le rôle moteur des collectivités et des PME
Les municipalités peuvent jouer un rôle structurant avec des politiques d’aménagement sobres en carbone, des programmes de rénovation, et des incitatifs à l’innovation locale.
Les gouvernements, eux, doivent redoubler d’ambition : fiscalité carbone, infrastructures vertes, subventions ciblées, soutien aux ménages et à la transition des entreprises.
Un appel à la mobilisation collective
L’été 2025 restera sans doute dans les mémoires comme un moment charnière. Mais il peut aussi devenir le catalyseur d’un tournant vers une société plus sobre, plus résiliente et plus solidaire.
Les outils existent. Les connaissances sont là. L’heure n’est plus au doute, mais à l’action.
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Sources :
NOAA – Climate News and Stories :
https://www.noaa.gov/climate/climate-news-and-stories
Copernicus Climate Change Service (C3S) :
https://climate.copernicus.eu
Organisation météorologique mondiale (OMM) :
https://public.wmo.int
Gouvernement du Canada – Environnement et Changement climatique :


