Le transport est responsable en moyenne de 80% des émissions de gaz à effet de serre (GES) générées par les événements, selon une cohorte d’analyse de cycle de vie des événements au Québec1.
Au cours des prochaines années, les organisateurs d’événements et de festivals devront composer avec un cadre climatique de plus en plus exigeant. Les gouvernements du Québec et du Canada, tout comme les instances internationales, imposent déjà des cibles de réduction des gaz à effet de serre, de transition énergétique et de transparence accrue.
Loin d’être une contrainte, ces nouvelles règles de la transition verte représentent un tournant pour l’événementiel de renforcer sa crédibilité, d’attirer des partenaires et de répondre aux attentes grandissantes du public. L’objectif n’est plus seulement de réduire l’empreinte carbone d’un événement ponctuel, mais de s’inscrire dans une logique d’amélioration carbone continue.
Mobilité : vers la fin du tout essence
Le transport demeure l’une des principales sources d’émissions associées aux festivals et grands rassemblements. Le gouvernement du Canada a fixé des cibles claires : 20 % des véhicules neufs devront être électriques dès 2026, 60 % en 2030 et 100 % en 2035. Ces mesures, déjà intégrées dans la réglementation, vont transformer la logistique événementielle.
Concrètement, cela signifie pour les organisateurs :
- prévoir des zones de stationnement adaptées aux véhicules électriques ;
- privilégier les navettes électrifiées ou hybrides ;
- collaborer avec les villes pour promouvoir le transport collectif et le covoiturage ;
- informer les spectateurs des options de mobilité durable disponibles.
Ces ajustements permettront non seulement de respecter les futures normes, mais aussi de réduire les coûts liés aux carburants et de valoriser l’image de l’événement.
Énergie et infrastructures : miser sur l’efficacité
Les événements temporaires consomment beaucoup d’énergie, souvent avec des génératrices au diesel. Or, le Plan pour une économie verte du Québec et les programmes fédéraux encouragent désormais l’électrification et l’efficacité énergétique.
Les organisateurs peuvent se préparer en :
- remplaçant les génératrices par des alternatives électriques ou alimentées par des biocarburants plus propres ;
- utilisant des équipements à haute efficacité énergétique (éclairage DEL, systèmes de sonorisation optimisés) ;
- planifiant l’alimentation électrique avec Hydro-Québec pour connecter temporairement un site au réseau.
À terme, les subventions provinciales et fédérales couvrent déjà une partie des coûts liés aux rénovations écoénergétiques ou à l’achat d’équipements sobres en carbone.
Déchets et approvisionnement : la pression monte
Les municipalités et le gouvernement du Québec préparent un resserrement des règles en matière de gestion des matières résiduelles. Les organisateurs devront s’adapter en :
- réduisant les plastiques à usage unique (vaisselle, gobelets, emballages) ;
- privilégiant l’approvisionnement local et responsable ;
- intégrant des critères environnementaux dans le choix des fournisseurs (transport, matériaux, alimentation) ;
- sensibilisant les festivaliers avec des stations de tri claires et supervisées.
Ces pratiques, souvent déjà exigées dans les appels d’offres publics, deviendront progressivement la norme.
Norme ISO 20121 : une référence incontournable
À l’échelle internationale, la norme ISO 20121:2024 sur la gestion durable des événements prend de plus en plus de place. Elle encadre tous les aspects de l’organisation : planification, logistique, approvisionnement, communication et héritage de l’événement.
Adopter ISO 20121, c’est se donner une structure claire pour :
- mesurer et suivre les émissions ;
- documenter les actions prises pour les réduire ;
- intégrer la compensation carbone lorsque la réduction n’est pas possible ;
- rendre compte de manière transparente aux partenaires et commanditaires.
De plus en plus de villes, de commanditaires et d’institutions exigent cette norme comme condition d’accueil ou de financement.
Transparence et finance durable : un nouvel impératif
La finance durable gagne du terrain. Les banques, assureurs et commanditaires exigent désormais des preuves tangibles de l’engagement climatique. Le gouvernement fédéral, par l’Office du surintendant des institutions financières (OSFI), pousse aussi les entreprises à divulguer leurs risques liés au climat.
Pour les organisateurs, cela signifie qu’un événement documenté et aligné sur une trajectoire d’amélioration carbone continue sera plus attrayant pour les partenaires financiers. Les commanditaires veulent associer leur image à des initiatives crédibles et transparentes, et non à des événements accusés de greenwashing.
Planetair : accompagner l’événementiel dans la transition verte
Naviguer dans cette nouvelle réalité peut sembler complexe. Planetair peut jouer un rôle clé en aidant les organisateurs à :
- mesurer l’empreinte carbone de leur événement ;
- identifier les leviers de réduction les plus efficaces ;
- intégrer la compensation carbone pour les émissions résiduelles ;
- bâtir une stratégie d’amélioration carbone continue adaptée au secteur culturel et événementiel.
Cet accompagnement permet de transformer les nouvelles obligations réglementaires en véritable avantage stratégique.
Conclusion : transformer l’événementiel par le climat
Dans les prochaines années, l’organisation d’événements et de festivals va profondément évoluer. Entre la fin progressive du carburant fossile, l’électrification, la gestion stricte des déchets et l’adoption de normes comme ISO 20121, les organisateurs en événementiel devront repenser leurs pratiques vers une transition verte.
Mais loin d’être un fardeau, cette transition offre une opportunité unique : celle de bâtir des événements plus responsables, plus crédibles et plus attractifs pour les commanditaires comme pour les festivaliers. Les règles changent, et c’est une chance pour l’événementiel de se réinventer en acteur de la transition climatique.
Pour lire les autres nouvelles climatiques de Planetair, c’est par ici !
Gouvernement du Canada – Forward Regulatory Plan 2024–2026
Gouvernement du Canada – Réglementation véhicules électriques 2035
Gouvernement du Québec – Plan pour une économie verte 2030
Hydro-Québec – Énergies renouvelables et efficacité énergétique
ISO – ISO 20121:2024 Sustainable Event Management
OSFI – Climate Risk Management


