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Chaque année, des milliards d’oiseaux migrateurs entreprennent un voyage remarquable entre leurs aires de nidification et leurs zones d’hivernage. Ce phénomène, aussi spectaculaire que fragile, dépend d’un équilibre écologique de plus en plus perturbé par les changements climatiques. Températures atypiques, événements extrêmes, évolutions des habitats et des ressources alimentaires influencent désormais la migration, rendant indispensable la documentation rigoureuse des populations aviaires.

À l’automne 2025, Planetair a soutenu le programme de suivi de la migration à la Réserve nationale de faune du Cap-Tourmente, opéré par l’Observatoire d’oiseaux de Tadoussac (OOT). Cet appui fait partie de la mission de Planetair : renforcer la recherche indépendante, améliorer la compréhension scientifique des effets des changements climatiques et encourager l’engagement citoyen en faveur de la biodiversité et de la durabilité.

Un site d’importance nationale pour la migration

Depuis 2015, l’OOT mène au Cap-Tourmente un suivi standardisé de la migration automnale. Située à la jonction des Basses-Terres du Saint-Laurent et du Bouclier canadien, la réserve présente une mosaïque d’habitats – marais, forêts, plaines agricoles – qui attire chaque automne des dizaines de milliers d’oiseaux. Cette concentration exceptionnelle fait de Cap-Tourmente un lieu d’étude privilégié au Québec et un site clé du Réseau canadien de surveillance des migrations.

À l’automne 2025, des conditions météorologiques favorables ont permis d’opérer la station pendant 81 jours, avec la participation d’une cinquantaine de bénévoles. Le protocole combiné de baguage et de relevés visuels offre une vision complète de l’activité migratoire et permet d’intégrer les données aux analyses nationales portant sur les tendances des populations d’oiseaux.

Une saison riche : 5827 oiseaux bagués et 79 espèces recensées

Du 1er août au 24 octobre 2025, 5827 oiseaux représentant 79 espèces ont été bagués. La Paruline à tête cendrée a été l’espèce la plus recensée (700 individus), suivie du Bruant à gorge blanche (598) et de la Paruline masquée (365). Les roitelets, moucherolles, mésanges et plusieurs espèces de parulines figurent également parmi les plus représentées, offrant des jeux de données robustes pour l’analyse démographique.

La saison a été marquée par plusieurs observations particulièrement intéressantes :

  • Un Pipit d’Amérique, une première pour la station ;
  • Deux Pies-grièches boréales, rarement recensées à la réserve ;
  • Une Petite Nyctale, une espèce peu fréquente, car cette chouette nocturne est active principalement la nuit, alors que le protocole réalisé au Cap-Tourmente s’effectue le jour ;
  • La présence d’espèces habituellement plus méridionales telles que la Paruline vermivore et le Troglodyte de Caroline, témoignant de la nature changeante et parfois imprévisible des mouvements migratoires.

Ces données enrichissent des séries temporelles essentielles pour comprendre comment les espèces réagissent aux pressions climatiques et comment leurs comportements migratoires évoluent dans le temps.

Un partenariat pour renforcer la recherche et l’action climatique

En soutenant la participation au travail de terrain et la préparation du rapport scientifique, Planetair contribue directement à l’avancement des connaissances sur les changements climatiques et la biodiversité. En appuyant le suivi de la migration, Planetair aide à générer les données scientifiques essentielles qui permettent, à long terme, de mieux orienter les actions de conservation et les stratégies d’adaptation.

Depuis 2005, Planetair accompagne citoyens, organisations et institutions dans la mesure, la réduction et la compensation de leurs émissions, tout en soutenant des initiatives éducatives et scientifiques. Le partenariat avec l’OOT s’inscrit dans cette volonté de favoriser une compréhension plus fine des impacts climatiques et de mobiliser la collectivité autour des enjeux environnementaux.

Grâce à cette collaboration, Planetair participe à éclairer les décisions futures en matière de conservation et de climat — et à soutenir un travail essentiel pour la protection de la biodiversité dans un monde en transformation.

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