Les thermopompes : un levier méconnu pour le climat (et votre portefeuille)

Publié 2025-06-23

Dans Changements climatiques, Nouvelles climatiques

Alors que le Québec s’engage à réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES) de 35,5 % d’ici 2030*, une solution à la fois efficace, économique et écologique gagne en popularité dans les foyers québécois : la thermopompe. Ce système de chauffage et de climatisation pourrait bien jouer un rôle clé dans la transition énergétique des bâtiments résidentiels, un secteur qui représente environ 10 % des émissions totales de la province.

Ce système est prometteur pour le climat car il permet de réduire les GES en remplaçant les combustibles fossiles. En effet, les thermopompes permettent de remplacer efficacement les systèmes de chauffage alimentés au mazout, au gaz naturel ou à l’électricité par résistances.

Au Québec, environ 200 000 ménages utilisent encore le mazout, un combustible particulièrement polluant. En remplaçant ces appareils par des thermopompes alimentées à l’électricité renouvelable (notamment l’hydroélectricité), on réduit considérablement les émissions de GES liées au chauffage.

Selon l’Institut climatique du Canada, l’installation d’une thermopompe est la mesure la plus rentable pour réduire les émissions de la plupart des ménages canadiens. À long terme, ce simple geste peut réduire de plusieurs tonnes les émissions annuelles d’une habitation. Et, puisque l’électricité québécoise est en grande partie propre, le gain environnemental est encore plus marqué ici qu’ailleurs.

Une efficacité énergétique difficile à battre

Mais comment fonctionne une thermopompe exactement ? Contrairement aux systèmes traditionnels qui produisent de la chaleur, la thermopompe déplace la chaleur d’un endroit à un autre. En hiver, elle capte la chaleur de l’air extérieur (même froid) pour la diffuser à l’intérieur. En été, elle fait l’inverse en jouant le rôle de climatiseur.

Résultat : une thermopompe peut fournir jusqu’à trois fois plus d’énergie thermique qu’elle n’en consomme en électricité. Ce ratio, appelé coefficient de performance (COP), varie selon la température extérieure et le type d’appareil, mais reste nettement supérieur à celui des plinthes électriques ou des chaudières à combustible.

Des économies à la clé

Outre ses avantages écologiques, la thermopompe est aussi avantageuse pour le portefeuille. En réduisant la consommation d’énergie, elle permet aux ménages de faire des économies annuelles pouvant aller jusqu’à 1000 $, selon les systèmes remplacés et les habitudes de consommation.

De plus, plusieurs programmes gouvernementaux (comme Logis Vert ou Rénoclimat) offrent des subventions intéressantes pour encourager l’achat et l’installation de ces appareils. À long terme, malgré un investissement initial parfois plus élevé, la thermopompe s’avère rentable.

Une solution bien adaptée au climat québécois

On entend parfois dire que les thermopompes ne fonctionnent pas bien en hiver. Ce n’est plus vrai. Les modèles récents, dits « thermopompes pour climat froid », sont conçus pour fonctionner efficacement jusqu’à –25 °C, voire –30 °C. Dans les cas les plus extrêmes, un système d’appoint peut compléter la thermopompe, mais celle-ci demeure le mode principal de chauffage pendant la majeure partie de l’année.

Un système doublement utile : chauffage ET climatisation

La thermopompe a un autre atout : elle remplace aussi les climatiseurs conventionnels. En période estivale, elle rafraîchit l’air intérieur avec une efficacité énergétique équivalente, tout en consommant moins d’électricité que plusieurs climatiseurs portatifs.

Cela dit, il est important de noter qu’une climatisation excessive, même avec des appareils efficaces, contribue indirectement au réchauffement climatique, en augmentant la demande électrique en période de pointe. Une utilisation modérée, combinée à une bonne isolation, reste la meilleure approche.

Quels sont les impacts environnementaux à surveiller ?

Comme tout appareil, la thermopompe a un impact écologique, principalement lié à la fabrication, au transport et au fluide frigorigène utilisé. Certains de ces fluides ont un potentiel de réchauffement global (PRG) élevé s’ils sont relâchés dans l’atmosphère. Il est donc crucial de choisir un installateur certifié et de s’assurer de l’entretien régulier de l’appareil, notamment au moment du remplacement ou de la recharge.

Une solution accessible, mais pas encore généralisée

Malgré ses avantages, la thermopompe reste absente dans de nombreux foyers, en particulier ceux à plus faible revenu. Pourtant, c’est souvent dans ces maisons que les économies d’énergie pourraient être les plus importantes. Des efforts accrus de financement et d’éducation sont nécessaires pour assurer une adoption plus large et plus équitable de cette solution.

Une solution concrète à portée de main

La thermopompe n’est pas une panacée, mais elle représente un levier concret, abordable et efficace pour réduire notre empreinte carbone, tout en améliorant le confort des habitations et en diminuant les factures d’énergie. Dans un contexte de transition énergétique, elle fait partie des solutions gagnantes qui méritent d’être mieux connues et plus largement adoptées.

N’hésitez pas à consulter les programmes de subventions disponibles pour faire cette transition si votre système est dû pour être changé.

Sources