Plus de 75 bâtiments patrimoniaux précieux ont été définitivement perdus au Québec en 2022 (incluant des églises, hôtels, granges et résidences anciennes).
Au Canada, climat et patrimoine sont désormais intimement liés. Les changements climatiques menacent déjà plusieurs sites emblématiques, de la Forteresse de Louisbourg en Nouvelle-Écosse aux villages côtiers de la Gaspésie. Préserver ces lieux ne relève plus seulement de la mémoire collective : c’est aussi une question de résilience face à la crise climatique.
Quand l’histoire rencontre le climat
Les églises centenaires, villages côtiers et sites historiques font partie de notre identité nationale. Or, ces trésors culturels subissent les effets des bouleversements climatiques : vagues de chaleur, inondations, fonte du pergélisol et érosion côtière. Protéger le patrimoine, c’est aussi renforcer la préparation des communautés face aux crises futures.
Héritage en péril à travers le pays
- Inondations : au Québec, des lieux patrimoniaux comme Baie-Saint-Paul ont été gravement touchés par les crues de 2023.
- Fonte du pergélisol : dans le Nord canadien, des bâtiments historiques s’affaissent, menaçant villages et traditions autochtones.
- Érosion côtière : en Gaspésie, aux Îles-de-la-Madeleine ou encore sur les rives atlantiques, les rivages reculent chaque année, mettant en danger églises et maisons classées.
- Vagues de chaleur : elles fragilisent les matériaux anciens (bois, pierre, vitraux) et compliquent la conservation des archives.
Selon Parcs Canada, des sites nationaux comme le Fort Prince de Galles au Manitoba et la Forteresse de Louisbourg sont déjà jugés « hautement vulnérables ».
Climat et patrimoine : un enjeu culturel et sociétal
L’UNESCO rappelle que les sites patrimoniaux sont des indicateurs sensibles des bouleversements climatiques. Leur dégradation traduit une perte d’identité et de mémoire collective. À l’inverse, les protéger envoie un signal fort : la culture peut devenir un levier d’adaptation et de sensibilisation.
Gouvernance et adaptation
Les stratégies se multiplient au pays :
- Parcs Canada et le Centre canadien de services climatiques élaborent des cartes de vulnérabilité.
- Le ministère de la Culture du Québec, avec Ouranos, investit dans la conservation préventive et la gestion des risques.
- L’UNESCO exige désormais que la gestion des sites inscrits au patrimoine mondial intègre des plans d’adaptation climatique.
Ces efforts reposent sur une gouvernance intégrée : croiser savoir scientifique, expertise en conservation et mobilisation citoyenne.
Des initiatives locales inspirantes
En Colombie-Britannique, Heritage BC a conçu un cadre d’adaptation pour protéger églises et ponts historiques.
À Montréal, des projets pilotes associent verdissement urbain et protection du patrimoine bâti contre les îlots de chaleur.
Dans plusieurs villages côtiers, des campagnes citoyennes restaurent des bâtiments menacés par l’érosion.
Conclusion : préserver la mémoire, bâtir l’avenir
Nos lieux historiques sont plus qu’un décor : ils racontent qui nous sommes. Face aux changements climatiques, protéger le patrimoine canadien, c’est conjuguer mémoire et avenir, identité et durabilité.
Avec l’appui des gouvernements, des experts et des citoyens, il est possible de transformer cette menace en opportunité pour bâtir une société plus résiliente et plus consciente de ses racines.
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Sources
Parcs Canada (2024-2025) – Plan ministériel
Parcs Canada – Changement climatique et lieux patrimoniaux
UNESCO – Climate Change and World Heritage
CCG Climat (2024) – Cultural heritage at the heart of climate action
Heritage BC – Climate Adaptation Framework
Gouvernement du Québec – Ministère de la Culture et des Communications


