«Les preuves scientifiques du changement climatique se sont renforcées année après année, laissant peu d’incertitudes à part ses graves conséquences», a affirmé le président de l’IPCC, Rajendra Pachauri, à l’ouverture de cette conférence.
Pendant quatre jours, c’est sur ces preuves que vont plancher à Stockholm les délégués, scientifiques et représentants des gouvernements.
L’objectif est de valider la première partie d’un rapport sur le réchauffement de la planète, le cinquième de ce groupe qui a obtenu le prix Nobel de la paix en 2007.
Reposant sur les contributions de 250 auteurs, ce volume va confirmer la responsabilité de l’homme, mais aussi l’intensification de certains événements extrêmes et revoir à la hausse la montée attendue du niveau de la mer, selon une version provisoire du résumé obtenue par l’AFP.
Il va mettre en lumière l’urgence d’agir pour espérer contenir le réchauffement à +2°C depuis l’ère pré-industrielle, un objectif adopté par les 195 pays négociant sous l’égide de l’ONU qui semble de moins en moins réalisable.
M. Pachauri a souligné qu’à Stockholm ce texte serait approuvé «ligne par ligne».
Le GIEC, créé en 1988 par l’Organisation météorologique mondiale (OMM) et le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), joue à chaque écrit sa crédibilité scientifique. Depuis qu’en 2007 des erreurs de son propre aveu évitables avaient été utilisées par les climato-sceptiques, il a réformé ses procédures de validation.
Il a promis lundi que le diagnostic serait inattaquable. «Je ne connais pas de document qui ait été soumis à ce genre d’examen minutieux et qui ait impliqué autant de personnes à l’esprit critique, qui ont offert leur perspicacité et leurs conseils», a affirmé le coprésident du groupe de travail qui a signé le document, Thomas Stocker.
Il «se base sur des millions de mesures dans l’atmosphère, la terre, la glace, et depuis l’espace. Ces mesures permettent d’avoir une vue sans précédent et impartiale sur l’état du système climatique», selon M. Stocker.
«Le changement climatique est l’un des grands défis de notre époque (…) Parce que ce changement menace nos ressources primaires, la terre et l’eau, en un mot parce qu’il menace notre seule maison, nous devons y faire face. Cela exige les meilleures informations pour prendre les décisions les plus efficaces», a ajouté M. Stocker, qui est professeur de physique du climat et de l’environnement à l’Université de Berne, en Suisse.
L’objectif de certains membres de l’ONU est d’arriver en 2015 à Paris à un nouvel accord global sur le climat, après l’échec de la conférence de Copenhague en 2009. Le président français François Hollande vise un «pacte» pour «contenir l’évolution de la température en deçà de 2°C à l’horizon 2100».
Les deux volets suivants du rapport du GIEC (sur les conséquences du changement climatique et sur les moyens de les atténuer) sont attendus au printemps, avant une synthèse globale en octobre 2014.
La ministre de l’Environnement suédoise, Lena Ek, a dit lundi son «admiration» pour le GIEC, composé de «plus de mille scientifiques qui travaillent ensemble, qui font du volontariat, pour apporter au monde un message unique sur le changement climatique, et aussi comment le combattre».